La France dans le Bon Sens

18 avril 2011

et la France est devenue triste....

JOURNALISTES :
NOUVEAUX PASDARANS DE NOTRE MORALE ?
****
Après l’exécutif, le législatif et le judiciaire, la presse (sous toutes ses formes) est souvent qualifiée de 4ème pouvoir. Un phénomène qui ne date pas d’hier, mais auquel la télédiffusion d’abord radio, puis visuelle et enfin électronique donne une dimension toute particulière où se combinent, pour mieux amplifier les émotions qu’elles suscitent, la rapidité, les images et l’écrit (électronique). Et, de fait, la surexposition à laquelle est soumis le citoyen par ce pouvoir a tendance à faire de ce dernier une sorte de référentiel du bien penser pour les 3 autres.
C’est oublier toutefois que, contrairement aux principes soigneusement peaufinés de régulation des autres pouvoirs – constitutionnels, eux – la presse n’a comme étendard de sa légitimité que sa « déontologie » qui n’est même pas, comme chez d’autres corps professionnels (médecins, avocats, …) défendue et régulée par un ordre avec ses instances arbitrales internes. D’ailleurs avez-vous déjà vu un journaliste condamné par ses confrères à un silence médiatique (qui est la peine suprême) ? Au contraire il est sollicité avec bienveillance par tous pour justifier sa turpitude alléguée.
Donc la presse est libre... de presque tout faire ou dire, en quasi-totale impunité (au plus risque-t-elle la diffamation, mais dont elle sait retourner au profit de sa propre notoriété la condamnation qui la frappe -parfois).
Mais, depuis quelques temps, les commentateurs, qu’ils soient humoristes (à la Stéphane Guillon ou Didier Porte), polémistes (comme ceux du Canard enchainé dont c’est le fond de commerce), d’investigation (comme M. Plenel avec Mediapart) ou plus classiquement journalistes éditorialistes (tel Jean-Michel Aphatie) se sont engagés sur la voie de la moralisation active, si ce n’est militante, de notre société. Tel commentaire sur la vie privée de M. Strauss-Kahn, sur le standing de vie parisien de certains serviteurs de la République domiciliés en province ou sur le prix de la mission confiée à tel ou tel deviennent des tribunes pour ne pas dire des tribunaux où l’affirmation du journaliste vaut réquisitoire et jugement en même temps. (Et que dire de la divulgation des propos scandaleux mais privés d’Anelka, dont on ne sait quelle cause cela sert ? si ce n’est évidemment la vente du journal qui a « sorti » cette exclu)
Généralement diffusés à une heure de grande écoute et fortement relayés, ces billets, reportages ou simplement débats traitent l’intéressé comme un « inculpé » (toujours beaucoup plus médiagénique qu’un « mis en examen ») sur la base d’arguties moralisatrices dont on ne sait à quel référentiel (idéologique, moral, religieux, éthique, philosophique) elles se rattachent, ni quelle est l’autorité institutionnelle de celui qui les débite. Et au mieux pour exprimer sa défense l’intéressé n’a-t-il droit qu’à un débat avec un autre … journaliste (corporatistement solidaire de son confrère accusateur/juge). Je ne mentionne pas les droits de réponse en petits caractères publiés quand le mal est fait. Etrange conception de la dialectique, pourtant fondement professionnel de ce métier.
Mais ceux qui jettent la première pierre, entrainant avec eux cohorte de lapidateurs trop contents de cette audace initiale pour leurs propres papiers, sont-ils eux-mêmes prêts à exposer leurs moeurs, leur mode de vie, les pratiques professionnelles qui étayent leurs libelles ou tout simplement le cumul de leurs « ménages » ? A moins qu’une telle investigation ne soit qualifiée d’une atteinte rédhibitoire à leur liberté et ne soit présentée comme un prétexte pour disqualifier la profondeur ou la pertinence de leurs analyses.
Quand verra-t-on un représentant dûment encarté de ce 4ème pouvoir invité à s’exprimer sur les conséquences que ses propres faiblesses (après tout bien humaines), son appartenance confessionnelle, philosophique ou politique peuvent avoir sur la qualité de ses investigations ou de ses éditoriaux ? Avec comme débateurs, des représentants des autres pouvoirs rompus, eux, à l’expression argumentée et dialectique de leur position !
Peu de chances malgré tout car la peur des représailles serait plus forte que le souci d’un juste équilibre des forces et d’une relativité de la vérité. A croire que l’ego est un puissant catalyseur du compromis.
Dominique PAGES
dompages@gmail.com
Juin 2010

Journalistes.... les nouveaux gardiens de la morale?

JOURNALISTES :
NOUVEAUX PASDARANS DE NOTRE MORALE ?
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Après l’exécutif, le législatif et le judiciaire, la presse (sous toutes ses formes) est souvent qualifiée de 4ème pouvoir. Un phénomène qui ne date pas d’hier, mais auquel la télédiffusion d’abord radio, puis visuelle et enfin électronique donne une dimension toute particulière où se combinent, pour mieux amplifier les émotions qu’elles suscitent, la rapidité, les images et l’écrit (électronique). Et, de fait, la surexposition à laquelle est soumis le citoyen par ce pouvoir a tendance à faire de ce dernier une sorte de référentiel du bien penser pour les 3 autres.
C’est oublier toutefois que, contrairement aux principes soigneusement peaufinés de régulation des autres pouvoirs – constitutionnels, eux – la presse n’a comme étendard de sa légitimité que sa « déontologie » qui n’est même pas, comme chez d’autres corps professionnels (médecins, avocats, …) défendue et régulée par un ordre avec ses instances arbitrales internes. D’ailleurs avez-vous déjà vu un journaliste condamné par ses confrères à un silence médiatique (qui est la peine suprême) ? Au contraire il est sollicité avec bienveillance par tous pour justifier sa turpitude alléguée.
Donc la presse est libre... de presque tout faire ou dire, en quasi-totale impunité (au plus risque-t-elle la diffamation, mais dont elle sait retourner au profit de sa propre notoriété la condamnation qui la frappe -parfois).
Mais, depuis quelques temps, les commentateurs, qu’ils soient humoristes (à la Stéphane Guillon ou Didier Porte), polémistes (comme ceux du Canard enchainé dont c’est le fond de commerce), d’investigation (comme M. Plenel avec Mediapart) ou plus classiquement journalistes éditorialistes (tel Jean-Michel Aphatie) se sont engagés sur la voie de la moralisation active, si ce n’est militante, de notre société. Tel commentaire sur la vie privée de M. Strauss-Kahn, sur le standing de vie parisien de certains serviteurs de la République domiciliés en province ou sur le prix de la mission confiée à tel ou tel deviennent des tribunes pour ne pas dire des tribunaux où l’affirmation du journaliste vaut réquisitoire et jugement en même temps. (Et que dire de la divulgation des propos scandaleux mais privés d’Anelka, dont on ne sait quelle cause cela sert ? si ce n’est évidemment la vente du journal qui a « sorti » cette exclu)
Généralement diffusés à une heure de grande écoute et fortement relayés, ces billets, reportages ou simplement débats traitent l’intéressé comme un « inculpé » (toujours beaucoup plus médiagénique qu’un « mis en examen ») sur la base d’arguties moralisatrices dont on ne sait à quel référentiel (idéologique, moral, religieux, éthique, philosophique) elles se rattachent, ni quelle est l’autorité institutionnelle de celui qui les débite. Et au mieux pour exprimer sa défense l’intéressé n’a-t-il droit qu’à un débat avec un autre … journaliste (corporatistement solidaire de son confrère accusateur/juge). Je ne mentionne pas les droits de réponse en petits caractères publiés quand le mal est fait. Etrange conception de la dialectique, pourtant fondement professionnel de ce métier.
Mais ceux qui jettent la première pierre, entrainant avec eux cohorte de lapidateurs trop contents de cette audace initiale pour leurs propres papiers, sont-ils eux-mêmes prêts à exposer leurs moeurs, leur mode de vie, les pratiques professionnelles qui étayent leurs libelles ou tout simplement le cumul de leurs « ménages » ? A moins qu’une telle investigation ne soit qualifiée d’une atteinte rédhibitoire à leur liberté et ne soit présentée comme un prétexte pour disqualifier la profondeur ou la pertinence de leurs analyses.
Quand verra-t-on un représentant dûment encarté de ce 4ème pouvoir invité à s’exprimer sur les conséquences que ses propres faiblesses (après tout bien humaines), son appartenance confessionnelle, philosophique ou politique peuvent avoir sur la qualité de ses investigations ou de ses éditoriaux ? Avec comme débateurs, des représentants des autres pouvoirs rompus, eux, à l’expression argumentée et dialectique de leur position !
Peu de chances malgré tout car la peur des représailles serait plus forte que le souci d’un juste équilibre des forces et d’une relativité de la vérité. A croire que l’ego est un puissant catalyseur du compromis.
Dominique PAGES
dompages@gmail.com
Juin 2010

La vie sans retraite?

RETRAITE !

Et si c’était enfin le moment de parler de

DEUXIEME VIE choisie ?

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La retraite est à nouveau –salutairement- remise sur la table du débat national. Pourra-ton enfin aborder la question par le sens du thème et pas seulement par ses données quantitatives (durée de cotisations, âge d’éligibilité, montant des cotisations,…) ?

Certes l’aspect financier est un élément essentiel du nouvel équilibre à construire, mais il en est plus la conséquence légitime que le fondement du débat lui-même.

Car, pour une large part, les termes du débat restent empreints du référentiel installé au milieu du siècle dernier, après la seconde guerre mondiale, lorsque l’espérance de vie était de 67 ans quand l’âge de départ en retraite avait été décrété à 65 et que le pays en pleine reconstruction était en plein emploi, les jeunes commençant alors à travailler à 16 ans (quand ce n’est pas 14). Ainsi le dispositif de répartition alors créé était un formidable outil de solidarité sociale permettant d’accorder quelques années de repos financièrement sereines à des contributeurs qui, à cette époque, avaient parfois plus de 45 ans de vie active et souvent alors pénible.

Mais aujourd’hui, que reste-t-il de ce qui a justifié un tel système dont, de façon arrogante, certains prétendent encore en exporter le « modèle » ?

· La société est dominée par le tertiaire (près de 60% de l’activité économique) et la pénibilité des industries manufacturières ou métallurgiques, cœur de l’économie des années 50, n’est plus le prétexte d’une idéologie conservatrice et malthusienne de l’âge universel de la retraite,

· L’entrée dans la vie active, grâce à l’élévation et l’allongement du cursus éducatif, est aux alentours de 22/23 ans,

· L’économie quaternaire (informatique et internet) repousse la référence « travail au bureau, repos à la maison », et conséquemment la durée réelle identifiable et mesurable des heures de travail, de sociabilité et de commerce (accessoirement démontrant ainsi l’inanité de la quantification du travail….).

Précisément, donc, comment répond-t-on à la question suivante : « la conclusion via internet et grâce à l’adhésion d’un réseau social (Linkedin, Viadeo ou autre Facebook professionnel) par une personne de 75 ans d’un accord commercial international portant sur quelques millions d’Euros et centaines d’emplois créés est-elle :

ü une activité purement sociale et bénévole ?

ü lucrative et donc potentiellement assujettie à Urssaf et TVA ?

ü ou tout simplement «interdite car c’est la loi» et que la personne est « à la retraite » ? »

Pourquoi donc continuer à parler de –Retraite- ce terme qui émascule économiquement les individus alors que face à la montée de pays conquérants disposants de règles du jeu n’entrant pas dans le « modèle » français des acquis sociaux, nous avons besoin de stimuler auprès de tous la création de richesses tant individuelles que collectives et sociales ?

Qui aura tant le courage politique que sémantique d’installer dans le référentiel social et médiatique (car ce sont aujourd’hui les media qui sont la nouvelle Académie Française du langage courant) un terme plus valorisant pour traiter un sujet qui se décompose en fait en 2 dimensions :

· La valorisation de l’utilité sociale de l’homme indépendamment de son âge et l’encouragement à tout moment de sa vie de sa capacité contributive à l’économie collective

· La promotion d’un meta-dispositif d’assurance qui permette à tout moment à chacun d’apprécier le niveau de revenu dont il disposera jusqu’à la fin de sa vie en fonction du cumul d’épargne qu’il a réalisé à ce jour.

… apportant ainsi de l’espoir et de l’autonomie pour une construction de sa vie dans un cadre social et financier serein au lieu d’une préparation collective à la dépendance et à la frustration de l’impuissance.

Dominique PAGES

dompages@gmail.com

Janvier 2010

De la démocratie à la minocratie

De la DEMOCRATIE à la MINOCRATIE ?

ou

50 ans de perte d’autorité de la République en France ?

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Plusieurs symptômes de nature sensiblement différente semblent apporter de façon convergente leur contribution à ce constat qui pourrait expliquer (ou conduire à) une révision des fondements de la gouvernance de la France.

La protestation des professions

« Désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit » a-t-on entendu en 2008 de façon provocatrice et probablement présomptueuse. Mais au-delà de cet effet de manche, c’est moins la remise en question du droit de grève, ce qui a été puérilement invoqué par l’opposition, que la nuisance créée par les dévoiements liés à l’exercice de ce droit et derrière cela le comportement des minorités dites « agissantes ».

Bien qu’elle ne soit plus depuis longtemps un mouvement massivement populaire, cette forme de revendication s’est imposée en France comme le moyen d’expression récurrent de professions ou corporations qui, faute d’accepter le débat public sur le sens de leurs revendications, imposent ces dernières à l’Etat via la prise d’otages des clients ou usagers que leur cessation de travail lèse. Ainsi des quelques milliers d’aiguilleurs du ciel, de conducteurs de TGV ou de RER A, ou autres chauffeurs de taxi…

Et comme la population française semble, au fil des ans, avoir adopté le syndrome de Stockholm qui rend l’otage compatissant voire complice de son geôlier, elle admet -quand elle le ne sollicite pas par sondeurs interposés- que l’Etat ouvre droit aux revendications. Sans se rendre compte que cette connivence passive et silencieuse de la majorité constitue chaque fois un coup de canif dans le contrat démocratique qui nous lie.

Les zones de non-droit

Sur un autre domaine, l’émergence de ces zones dans certains périmètres urbains, dont les meneurs sont quelques poignées imposant l’insécurité et l’inquiétude sur ces territoires à –là aussi- des populations largement plus nombreuses constituent autant de menaces pour la cohésion nationale.

Mais là aussi la reconquête de l’autorité publique (qui ne se résume pas à la seule présence policière) est battue en brèche par l’idéologie de la compassion sans contrepartie, du droit sans devoir ou le refus d’une rigueur comportementale imposée par l’ensemble des représentants de l’Etat.

Car derrière le non-droit et l’impunité qui s’y rattache se cache l’absence de conscience sociale et de respect d’une identité (dont je n’ose pas dire qu’elle est nationale vu le dévoiement récent du terme) collective républicaine.

La désillusion de la participation électorale

A-t-on conscience que (et la France n’est pas seule dans cette situation) en raison de l’abstention croissante (hormis l’élection présidentielle) ce sont de plus en plus des minorités élues qui exercent des responsabilités significatives sur notre vie ? Et s’est-on interrogé sur les causes profondes de cette désaffection, au-delà des seuls arguments récents sur « l’invisibilité » du rôle de la Région ou de l’Europe?

Ne s’agit-il pas plutôt d’une dichotomie de plus en plus flagrante entre le psychodrame théâtral –de plus en plus- ponctuel qui entoure le scrutin dit démocratique et le parcours de l’administration/parlement qui en résulte et auquel on a confié les responsabilités pour une durée déterminée ? Comme si la schizophrénie du corps politico-électoral considérait au lendemain de l’élection que ce parcours ne devrait pas être corrélé au vote lui-même.

A titre d’illustration, le show des questions/réponses à l’Assemblée Nationale constitue une pièce de théâtre fort coûteuse, mais malheureusement sans conséquence sur la participation des mêmes élus aux engagements législatifs eux-mêmes.

Comment donc faire durablement l’économie d’un débat sur ce qui relie le mot démocratie à l’exercice des institutions chargées de la faire vivre ? L’exercice personnel par tel ou tel animateur de la vie politique nationale du système actuel (déjà vieux de plus de 50 ans) ne peut constituer une solution pérenne, même si elle satisfait certains par le mouvement qu’elle imprime momentanément.

Souhaitons que cette pratique actuelle ouvre la voie à un débat qui refonde un nouveau pacte national qui redonne du sens aux choix électoraux et aux actes qui en découlent, faute de quoi la « minocratie » que nous subissons sera le fossoyeur de notre « res publica ».

Dominique PAGES

dompages@gmail.com

Mars 2010

09 mars 2008

Assurance et Vie

Quand l’Assurance peut tuer l’envie (la vie ?)…

Depuis plus de 60 ans l’Europe occidentale ne connait plus de guerre sur son territoire et son économie a en parallèle eu une croissance comme jamais auparavant.
Légitimement, cette acquisition de richesse plutôt partagée (même si on ne peut ignorer les laissés pour compte) a conduit tant les individus que les entreprises a rechercher des moyens de protéger ces acquis, qu’il s’agisse d’argent évidemment, mais aussi de situations professionnelles.
D’où l’émergence d’une économie -mais en fait plus que çà-, d’une culture de l’assurance qui devient aujourd’hui présente dans tous les actes de notre vie. Ainsi, après la protection des prêteurs (la plus évidemment compréhensible) s’est petit à petit insinuée dans tous les compartiments de la vie la question d’une assurance : pour les loyers impayés au profit des bailleurs, pour la perte de bagages, de papiers, de cartes bancaires, les annulations de voyages,… (l’énumération serait longue) mais aussi pour l’exercice de sa profession ou des actes de gestion (c’est beaucoup plus surprenant) que ce soit sous la forme d’assurance proprement dite ou de clauses de protection contractuelles (les parachutes ou autres dispositions moralement « limites » -cf l’affaire UIMM). Sans parler du tabou français que sont les piliers de notre « modèle » social : assurance chômage ; assurance maladie et assurance vieillesse.
Bien entendu chacun de ces contrats ou dispositifs a sa propre logique qui sert d’ailleurs sa promotion auprès des souscripteurs (volontaires ou obligatoires). Cette logique s’appuie sur deux ressorts psychologiques puissants auquel nul ne peut être émotionnellement indifférent, surtout si le risque implique un tiers identifié:
· Protégez ce que vous avez
· Evitez de perdre dans vos actes futurs

avec évidemment chaque fois des arguments bien construits sur la valeur absolue du risque auquel vous vous exposez (ou exposez vos proches), rarement sur leur occurrence.

Quelles sont les principales conséquences de cette « sur-assurance » dans laquelle nous baignons quotidiennement :

· Précisément la sur-assurance elle-même : avoir souscrit 2 contrats pour annulation de vol vous donnera-t-il droit à 2 remboursements (ce serait immoral) ?
· Une incompréhension des garanties proposées à la souscription et des conditions d’exercice du contrat
· L’inconscience des garanties souscrites lors des événements qui ouvriraient droit à leur bénéfice. Tous les « sinistres » (pour utiliser le terme de la profession) ne sont pas identifiés comme tels par les souscripteurs et donc pas signalés aux compagnies.
· A l’inverse, l’exercice exagéré des garanties liée à la perception collective d’une mutualisation des risques : c’est vrai en particulier pour les assurances de la sphère sociale (« j’ai payé donc j’ai droit »), considérés comme des avantages acquis où la souscription est forcée
De fait l’assurance a apporté et continue d’apporter matériellement comme psychologiquement, notamment au moment de sa souscription (peut-être plus que dans l’exercice lui-même des garanties), une consolidation au développement de nos sociétés en rassurant le souscripteur sur l’avenir de ses actes.Mais, en même temps, ne porte-t-elle pas en elle-même les germes d’une contradiction majeure : en assurant chaque pas de notre vie, n’enlève-t-elle pas ce qui en est précisément l’essence et l’enjeu : la confrontation à l’inconnu et l’appréciation (ou la prise de conscience raisonnée) par l’individu du risque auquel il peut être confronté.
Voici quelques effets pervers sur notre société et nos comportements qui illustrent cette dérive :
· La garantie de loyers impayés a conduit à une accessibilité réduite à la location
· L’assurance chômage (et autres revenus garantis sans contrepartie) après avoir été une réelle protection est devenue de plus en plus un abri dissuasif du retour au travail
· L’assurance vieillesse (la retraite par répartition, pour parler clair) a fait oublier que le modèle n’est pas infini et que ce n’est pas un contrat comme un autre dont on peut exiger l’exécution et, sans elle, nos seniors contribueraient plus longtemps à la richesse nationale.
· Les montants dus et non versés par les Compagnies d’Assurance car non réclamés par les bénéficiaires représentent plusieurs Milliards d’euros qui ne profitent qu’aux Assureurs !
· Les pratiques de « swaps » et de contrats « future » ( versions BtoB sophistiquées d’assurances) qui s’exécutent entre professionnels de la finance n’empêchent pas les krachs, voire peuvent favoriser les excès de confiance en donnant l’impression qu’on est couvert.
· Souscrire une assurance exonère bien des acteurs du contrat de comprendre le contexte du contrat, ses contraintes ou les clauses d’exclusion, apportant ainsi un confort parfois illusoire.
· La judiciarisation des rapports contentieux qui encourage la sollicitation d’indemnités (parfois démesurées) contre tout type d’événement survenu du fait d’un tiers
Mais si l’on regarde les sociétés émergentes, donc non occidentales, chez lesquelles les assurances n’ont pas encore le poids qu’elles occupent chez nous, on peut s’interroger si le taux d’assurance de la population (professionnelle, mais surtout individuelle) n’est pas un indicateur inversement proportionnel de leur dynamisme et de leur croissance. Comme si l’assurance était un breuvage « bromuré » agréable mais stérilisant. Pour illustrer ce commentaire par un exemple : en Russie, l’assurance obligatoire (depuis moins de 10 ans) pour les véhicules a eu pour effet de multiplier les sinistres et d’augmenter leur coût dans des proportions considérables, encouragée en cela par des primes élevées.
Dans le débat du pouvoir d’achat qui occupe actuellement la France politico-médiatique, il est forcément secondaire d’évoquer une régulation (plutôt une remise en question) de cet univers psychologiquement confortable et anesthésiant de nos envies.
Ainsi, plus que des mesures de défiscalisation, le dynamisme et la vie de nos sociétés (pas uniquement économique) passe par un retour à la responsabilisation individuelle face au futur et à la rémunération du risque (plus qu’à sa neutralisation). A ce titre, la publication annuelle pour chaque personne de sa couverture en assurances de toutes sortes (forcément techniquement complexe) aiderait à découvrir et comprendre l’enjeu de cet aggiornamento salutaire pour la (sur) vie de notre société.
DominiquePAGES Mars 2008
dompages@gmail.com

08 janvier 2007

Les français malades de leurs droits

Quand on perd le sens du droit....

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Et si Mai 68 avait été une révolution insidieuse qui pendant près de 40 ans a instillé un poison mortel dans les veines des français : le droit, comme l’alpha et l’omega du bonheur social ?

« Il est interdit d’interdire » pouvait-on alors entendre dans une société qui n’avait pas fondamentalement viré sa cutie de l’après-guerre et avait soif d’une dynamique qu’entravaient les conventions embourgeoisées de l’époque.

Mais hormis pour quelques « entrepreneurs » qu’on a retrouvé une vingtaine d’années plus tard à la tête de Libération, de Nouvelles Frontières, du Ministère de la Santé, assumant ainsi ce dynamisme qu’ils avaient contribué à libérer, cette période semble avoir scellé l’alliance du socialisme communisant que la France côtoyait depuis les années 30 avec le conservatisme radicalo-bourgeois qui a récupéré ce mouvement pour mieux pérenniser son maintien au pouvoir. Et, de fait, la France s’est engagée avec bonne conscience et fierté dans le modèle social de toujours plus de droits.

Ainsi, à l’abri du concept d’Etat de Droit (qui a une autre signification), a-t-on vu naître (pour n’en citer que quelques-unes symboliques du propos) un ensemble de dispositions (où la droite n’est pas, contre toute attente, la moindre responsable) qui, prises individuellement, répondent à une logique de protection défendable, mais où l’on a oublié par faiblesse l’exigence effective de contrepartie

- l’indemnisation du chômage (J. Chirac 1976) sans réelle contrepartie de rechercher un emploi.
- le treizième mois pour ces mêmes chômeurs, au titre qu’il faut consommer comme les autres
- l’exonération progressive de l’impôt du le revenu pour plus de 50 % de la population, laquelle bénéficie de ce fait d’avantages financiers supplémentaires, tout en se considérant comme défavorisée (sans parler du confiscatoire ISF)
- le regroupement familial pour les travailleurs immigrés qui a importé, sans précaution d’intégration mais aussi d’obligations de contribution sociale (ou fiscale), des populations à la seule recherche des droits offerts par notre modèle social.
- la naturalisation sans exigence de connaissances minimales de la loi, de la langue et de la culture
- la Couverture Maladie Universelle, sans avoir cotisé pour en bénéficier
- l’amplification des traitements particuliers d’employés de l’Etat (ou similaires) qui font des conducteurs de TGV des rentiers du succès de la SNCF ou des gaziers, pour leur Comité d’Entreprise, des fervents défenseurs de l’augmentation des prix de l’énergie (1)
- et puis, ce n’est pas la moindre des faiblesses, à défaut d’être la dernière, le Droit opposable au logement (J .Chirac 2006) qui outre le sujet même qu’il vise à traiter, instille pernicieusement que le citoyen aura un recours contre l’Etat…….(dans ce domaine, comme demain dans d’autres, que la lâcheté politique ne démentira pas) .. Même pas besoin d’un quarteron de dirigeants syndicaux non-représentatifs mais traités comme des pachas!

30 ans,…. La boucle est bouclée !!

Mais en laissant s’installer une France de ceux qui ont droit à côté de celle de ceux qui doivent (travailler, cotiser, payer l’impôt, créer des emplois,…), c’est ainsi que depuis 30 ans la classe politique a perdu sa légitimité et a généré cette fracture sociale, dont l’étendard a fait frémir les esprits le temps d’une campagne. Pour avoir oublié un principe d’éducation qui a fait ses preuves depuis l’antiquité et que Mai 68 au détour de son slogan libertaire emblématique rappelé plus haut a semblé balayer, à savoir que « Qui aime bien châtie bien », l’Etat est devenu comme ces parents qui gâtent leurs enfants lesquels ne leur rendent que du mépris n’attendant pas de la flatterie, mais de l’autorité et un guide pour leur avenir

Car le droit, c’est autant le résultat d’un échange et d’un débat entre deux protagonistes défendant des modèles de société, qu’une étape de progression culturelle d’une société dans l’organisation de sa cohésion sociale. En faire, comme la jurisprudence l’établit depuis les accords de Grenelle, un avantage acquis arraché de haute lutte par un quarteron de responsables syndicaux (ou agitateurs) à son adversaire étatique repus de son autosatisfaction énarchique prêt à brader le silence de ceux qui payeront (ou qui attendent leur tour pour réclamer leur hochet) arrange l’ego de ces piètres négociateurs, mais ne constitue jamais un progrès.

Qu’échange-t-on dans la France qu’on quitte cette année ou dans celle qu’on nous promet demain ? Une richesse nationale dont la fiction est entretenue par l’accroissement de notre endettement et une croissance invisible qui ne génère aucun espoir, contre un apaisement social fait de cadeaux sans lendemain à tous ceux qui savent porter haut dans les medias leur pouvoir de nuisance social.

La France (une certaine France, pour être précis, et qui n’est pas que socialiste encartée!) est fière de donner des leçons de fiscalité à la Suisse, de gestion de conflit tchétchène à la Russie, de droits de l’homme à la Chine. Mais, en attendant, on n’a pas entendu parler des émeutes dans les banlieues de Zurich ou Genève, on n’a rien fait pour ne pas avoir besoin des ressources de la Russie (avec ses 6 % de croissance et ses 300 Mds de $ de réserves) et la Chine est avec ses 8% de croissance et ses 1000 Mds de $ de réserves, l’usine, le client et la nouvelle frontière pour l’économie française et ses cadres soucieux de se réaliser hors du marasme national….

Dans 100 jours nous aurons le droit et le devoir ….de choisir le courage pour nous et nos enfants!

Profitons-en pour ne pas perdre encore 5 ans sur le monde !



(1) Le CCAS de EDF/GDF est alimenté par un prélèvement de 1% du CA de ces 2 structures !


Dominique PAGES
dpages@promest.com

18 septembre 2006

1 Euro: le début de la fortune!...et de la fiscalité?

Réflexions sur la fiscalité au service de la cohésion sociale

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L’impôt, notamment l’impôt direct sur les personnes physiques, a deux rôles indissociables, dont on
peut craindre qu’on ait oublié que l’un (la création de ressources destinées à favoriser le bien collectif) est la conséquence de l’autre (l’appartenance consciente des ménages à une collectivité).L’impôt c’est en effet d’abord un moyen d’établir l’allégeance d’un citoyen à une collectivité représentée par la Ville, la Région ou l’Etat (auparavant le Seigneur) qui lui doit en contrepartie des prestations destinées à assurer l’évolution de son bien-être : Protection (physique et sociale), Formation/Enseignement (et pas l’Education qui relève de la famille), Equipement (voies de communication, loisirs, …), Justice, etc…

Le rappeler n’est pas une simple banalité car le débat public n’évoque jamais cette dimension au profit de celle, beaucoup riche en polémique (donc en médiatisation), de l’emploi approprié des revenus fiscaux des collectivités. Or la prise de conscience de cette dimension par un plus grand nombre profiterait à l’exercice de la démocratie qui n’a pas que le suffrage universel comme moyen d’expression.


Malheureusement, comment peut-on imaginer dans cette même démocratie et ce modèle social unique au monde -dont d’aucuns sont très fiers- engager un débat alors que près de 55 % de la population est exonérée de participer aux ressources de l’Etat (via l’IRPP), au titre de revenus qualifiés d’insuffisants.

La question n’est pas celle des revenus, mais d’un respect mutuel du contribuable et de l’Etat : remplir une déclaration de revenus est le seul moment, annuel, de dialogue d’un citoyen avec son Etat : cela nécessite une certaine attention et devrait avoir pour conséquence de conduire le même déclarant à participer financièrement un tant soit peu à cet acte (Ne serait-ce que pour couvrir les frais directs causés par le traitement de sa déclaration, dût-elle conduire à l’appel d’une somme symbolique !)

Car, contribuer financièrement à cette allégeance serait sain à plusieurs titres :

¨ La mention du coût de traitement des déclarations permettrait d’en espérer pour chacun l’augmentation de sa productivité et obligerait l’administration à en rendre compte (et dans un premier temps à s’en expliquer…).

¨ La participation de TOUS sous réserve d’une progressivité évidemment raisonnable (qui pourrait représenter la valeur de quelques billets de Loto) pour tenir compte de la réelle modestie des revenus les plus bas, éviterait de créer une classe des exonérés (qui d’ailleurs grâce à çà bénéficie d’avantages supplémentaires) auxquels « on doit » quelque chose et une classe des assujettis qui « doivent » quelque chose aux autres. Mais nous sommes là dans les vestiges de la culture marxiste que notre pays veille plus soigneusement depuis plus de 30 ans que la Russie le tombeau de Lénine, mais on peut rêver que çà change…

¨ Accessoirement ceux qui « doivent » étant devenus plus nombreux, à sommes prélevées égales, les 45 % qui « devaient » précédemment devraient évidemment moins payer. Mais la société y gagnerait une population qui se sentirait moins « vache à lait » et plus consciente que chacun participe comme son voisin à cet espoir de bien être. Car, aujourd’hui, ceux qui « doivent », qui appartiennent souvent aux catégories entraînant la société, n’en ont plus envie et ne comprennent pas qu’ils soient considérés comme le point de mire et les victimes expiatoires des débats spécieux sur les riches et les pauvres. Résultat, l’initiative économique s’amenuise (ou s’expatrie, ce dont on parle vraiment peu) ou l’ardeur au travail mesure soigneusement le poids de la fiscalité marginale pour accepter une progression des revenus et s’éteint souvent vite.


Dans le même esprit, pour faire bonne mesure à ce propos j’ajouterai que la création et surtout le maintien en l’état de l’ISF sont une insulte au bon sens que, là aussi, le consensus crypto-marxiste des 30 dernières années a soigneusement préservé.

Récemment, ma petite fille de 3 ans a trouvé 1 euro dans la rue et m’a dit triomphante : « Papy, t’as vu, j’ai une fortune !!! » Très fier de la richesse de son langage, je me suis en même temps rendu compte combien ce mot avait une valeur relative, selon comment on le regardait

Car, à bien réfléchir, tout le monde qui a une existence fiscale possède sa propre fortune, dès qu’il détient au moins un euro. Pourquoi décréter donc qu’il y a un seuil de gens fortunés (en dessous duquel on ne l’est donc pas, par définition), qui plus est lorsque ceux-ci le deviennent par une appréciation mécanique de leur patrimoine pour cause de spéculation immobilière notamment (cf les propriétaires historiques de terres agricoles de l’île de Ré fiscalisés par la « branchitude » de leur localisation), indépendante de leur effort pour devenir « fortuné »

Là également, en fiscalisant dès le premier euro, on ferait œuvre de participation à un effort de cohésion sociale plus que de solidarité (ce merveilleux terme inventé par la génération des années 80 pour laïciser, étatiser et déresponsabiliser la charité qui accompagnait souvent la contribution sociale et fiscale) et on pourrait même sans grande crainte de contestation espérer retirer de cet impôt, aujourd’hui bien peu productif, un meilleur rendement, les « fortunés » actuels étant moins tentés de dissimuler, voire de s’expatrier.

Pour clôturer ce propos, je terminerai avec une évocation et une proposition :

Si on parlait d’une fiscalité directe généralisée pour financer l’Europe, ne pensez-vous pas qu’on commencerait à parler sérieusement d’Europe et qu’on se poserait les bonnes questions sur la gestion de la Commission et l’élargissement à d’autres pays au lieu de le traiter avec béatitude et technocratie?

Par ailleurs pour rester dans une perspective positive sur l’usage approprié de l’impôt et pour une politique fiscale qui fasse le lit de cette culture de discrimination sociale entre débiteurs et ayant- droits, je pense que la CSG peut offrir une réelle opportunité. Elle peut constituer cet égard un outil remarquable d’équité si on a le courage de ne pas la limiter à la couverture des seuls déficits sociaux, d’en faire l’impôt de référence remplaçant IRPP et ISF et de maintenir le principe d’un assujettissement général sans exceptions dès le premier euro.

Mesdames et Messieurs les prétendants vous en dites quoi ?

Et vous ?


Dominique PAGES
dom.pages2@wanadoo.fr

28 avril 2006

Vite! Une Loi contre la précarité....

Plaidoyer pour le CDI(1)

Après la tempête, la cacophonie et la pantalonnade pitoyable du CPE, un grand silence s’est installé sur la France…..

Que le Premier Ministre ait la bouche et le ventre pleins de l’anaconda qu’il a été obligé d’avaler et qui « passe » évidemment mal au point de l’avoir rendu muet et incapable de trancher sur des dossiers pourtant mineurs et consensuels (tabac, vide-greniers,…), soit ! On le comprend, même si –contrairement à sa thèse- il aurait été plus grandi, et la France probablement aussi, de quitter volontairement ses fonctions, laissant la voie plus libre à de nouvelles initiatives qui évitent à 2006 de n’avoir servi que de transition à 2007……

Mais plus curieux est le silence du monde de l’anti-précarité (des politiques de l’UDF à l’extrême gauche, en passant pas les syndicats) qui s’est félicité à force de Champagne de cette victoire dont le Premier Ministre leur apporté tous les ingrédients au cours de ces 3 glorieux mois. De contre-propositions, de suggestions, de ballons exploratoires, pas le moindre signe, qu’il s’agisse des professionnels de la proposition de loi (les députés, voire les sénateurs ou les impétrants à la Fonction Présidentielle) ou des idéologues de la sécurité de l’emploi (les syndicats étudiants ou professionnels). Un vide sidéral………

Bien sûr, en aparté, certains pensent fort, mais n’en disent mot, qu’il faudrait refonder le Code du Travail et les règles qui, après la guerre, ont forgé l’identité française que le monde nous envie tant.

Alors, comme la nature en a horreur, je vous propose de combler ce vide et d’engager le débat sur ce sujet, mais en restant dans la fierté nationale (la risée internationale également) qui a mis presque 3 Millions de personnes dans la rue, a fait promulguer une loi par le Président de la République pour la modifier le lendemain et renier leur propre vote aux députés et sénateurs de la majorité en l’espace d’un mois.

Proposition de loi pour la sécurité de l’emploi et contre toute forme de précarité.

Un tel titre ne devrait pas soulever d’objection et friser l’unanimité de vote lors de son éventuelle inscription à l’ordre du jour de la prochaine session de l’Assemblée Nationale. J’en propose à votre sagacité les Projets des quelques premiers articles

Article 1: En raison de la connotation précarisante du terme Indéterminé, le Contrat à Durée Indéterminée est remplacé par le Contrat à Durée Infinie.

Article 2 : Toute entité économique privée ou publique créatrice de valeur ajoutée a l’obligation d’embaucher en contrat à durée infinie un nombre suffisant de salariés pour le coût de la masse salariale représente au moins 90 % de ladite valeur ajoutée, plafond limite pour lui permettre d’être assujettie à l’IS.

Article 3 : Les Conseils de Prudhomes, assistés par les agents des DDTE, sur saisine des représentants des organisations syndicales employés ou étudiantes sont chargés d’assurer le contrôle de ces dispositions et notamment de valider la réalité des difficultés économiques que pourrait invoquer le chef d’entreprise ou son représentant pour ne pas se soumettre à cette obligation.

Article 4 : Du fait de l’application des dispositions précédentes, seule la faillite de l’entité pourra mettre fin au contrat.



(1) CDI : Contrat à Durée Infinie

L'Innovation dans les Avantages Acquis! Que du Bon Sens!

Lettre ouverte à M. Le Duigou
(Secrétaire Confédéral à la CGT)
à l’occasion de sa future promotion


Une indiscrétion parue dans la presse aurait laissé entendre que vous envisagiez de quitter les fonctions que vous occupez actuellement auprès de Bernard THIBAULT et qui semblent avoir efficacement contribué aux succès de la CGT dans ses luttes pour l’amélioration du sort de ses adhérents et des employés (doit-on garder le noble substantif -ou même qualificatif- de travailleurs en parlant de ceux dont votre syndicat défend la dure condition ?) français en général.

Vérification faite, cette information ne serait pas une rumeur malveillante ; elle ne résulte pas non plus d’un désaccord politique avec la Direction en place ou son Secrétaire Général, ni même trouve son origine dans un problème personnel, familial ou de santé (sans parler de passer à la « concurrence » pour des motifs idéologiques), toutes raisons qui, aux yeux de tout un chacun, donneraient un sens incontestable à ce qui s’apparente à une démission ou un abandon du navire en pleine croisière.

Le bruit court que vous seriez rappelé (par qui ?) à de hautes fonctions dans l’Administration du Ministère des Finances qui vous accueillerait à un poste de Conservateur en Chef des Hypothèques…. dont peu savent qu’il s’agit là d’un des postes de la fonction publique parmi les plus convoités pour la rémunération qu’il procure et l’index administratif de référence qu’il accorde dans la perspective de ….. la Retraite !

N’ayant eu que peu d’occasions de croiser votre chemin dans ma vie professionnelle et ne vous connaissant que par la réputation de votre efficacité idéologique au sein de la CGT (précédée d’une équivalente au PCF), je ne peux néanmoins qu’être surpris d’un tel « rétro »-pantouflage qui ramène vers l’Administration une de ses brebis égarée dans le système syndical forcément plus précaire (car malgré toutes les protections institutionnelles dont il est pourvu, il est dépendant d’une certaine forme de marché – à savoir les cotisations des adhérents). De même, je n’ai pas d’avis sur les compétences professionnelles (même si j’ai bien noté votre grade historique de Directeur des Impôts) qui vous prédisposent à occuper une telle fonction que d’autres agents de l’Etat tentent d’obtenir par la promotion interne, la maturation de leur expérience dans les grades subalternes et l’acquisition continue de compétences ad-hoc

Mais je reste, sur le simple plan du bon sens (car je suis certain que sur le plan réglementaire, il y a des dispositions prévues dans le Code du Travail et dans les pratiques de l’Administration qui vous attribuent de facto les capacités requises pour une telle fonction sans que vous ayez eu à en attester par votre parcours effectifdans ladite Administration), absolument effaré du déni de mérite que cette nomination constituerait à l’égard de vos homologues, sûrement moins habiles exploitants des avantages acquis…..(j’ai d’ailleurs apprécié à cet égard votre article du 30/04/2003 sur « l’innovation indispensable en matière d’acquisition d’avantages »)……Bravo pour la démonstration

Il est vrai que le Syndicat dont vous êtes encore aux instances dirigeantes pour quelque temps a fait de la lutte contre le salaire au mérite et l’introduction de la performance dans la notation des fonctionnaires une de ses grandes fiertés revendicatives. Autant que, par cohérence, vous en soyez un des bénéficiaires……….

Voilà à quoi cela a servi que Duclos se décarcasse…………

27 avril 2006

Le Bon Sens de Claude Imbert (Le Point du 20/04/06)

20 avril 2006

CPE, la dure utopie de l'emploi garanti

CPE : la dure utopie de l’emploi garanti !


Dans un pays où plus de la moitié des emplois est sous contrôle direct ou indirect de la puissance (doit-on encore l’appeler ainsi) publique (nationale, régionale, communale, administrative ou sociale), où plus de la moitié de la richesse est absorbée par cette même hydre, où l’on ne parle plus de travail mais d’emploi, la précarité est devenue le pivot du débat, sans que personne n’arrive à restaurer un minimum de sens aux enjeux qui sont derrière le conflit sur le CPE, mais aussi le CNE et demain les futurs contrats catégoriels qui se profilent à l’horizon.
La génération actuellement aux affaires (soit au gouvernement, donc de droite, soit en régions, donc de gauche, mais il y a 5 ans c’était l’inverse, donc mettons tout le monde dans le même panier) est celle qui, à 20 ans, réclamait l’imagination au pouvoir. L’a-t-elle oublié ? Car derrière le –mauvais-débat sur la précarité se cache l’incapacité de notre Etat d’avoir su mettre en valeur la richesse de l’initiative, du risque, de la conquête d’une nouvelle frontière pour chacun, en d’autres termes de créer et débattre de la flexibilité, créatrice de libertés et de nouvelles références.
La France est devenue le pays de l’assurance à tous les pas de la vie : l’assurance sociale (« un modèle pour le monde »), l’assurance-vie, l’assurance décès, l’assurance annulation, l’assurance perte d’emploi, l’assurance tous risques, etc… Le CDI s’est d’ailleurs installé lui-même comme un contrat d’assurance comparé au CPE, puisque la jurisprudence du droit du travail soutenue par les juridictions prud’homales en a fait une ceinture de sécurité pour le salarié, encourageant perversement les employeurs à recourir à des expédients (CDD, stages) ou rechercher ailleurs la souplesse absente en France.

Mais dans ce débat, et dans le paysage français plus généralement, la rhétorique s’est déplacée du travail vers l’emploi, validé en cela par le titre même du Ministre qui en est chargé. Le travail avait un sens physique qui consistait à consommer ou créer le l’énergie (en fait les deux), ce qui lui conférait une image inappropriée (de fatigue et d’inconfort) dans une société où le Graal suprême (partiellement institutionnalisé par la loi sur les 35 heures) est d’en faire de moins en moins pour un revenu sans cesse croissant : la rente viagère indexée décrétée par l’Etat dès la naissance.

Quant à l’emploi, cet ersatz confortable du travail inventé par l’establishment politico-administratif, il a une vertu cardinale : il permet une mesure binaire et une gestion quantitative des flux dénuée de tout contenu qualitatif qui facilite pour tous les joutes sur les chiffres plus que sur le sens. A quand l’emploi réduit à un bulletin de salaire sans contrepartie. On se demande d’ailleurs par quel anachronisme, les syndicats historiques n’ont pas changé leur sigles pour s’adapter à une telle réalité : CGE, CFDE…

Donc, ce qui compte d’abord, c’est l’emploi et la variation à la baisse du nombre de ceux qui n’en ont pas ! Mais çà ne suffit pas, car pour accéder au confort petit bourgeois quasiment érigé en avantage acquis (voiture, appartement, électroménager) il faut également que l’emploi ne soit pas précaire, pour que le dispositif d’assurance « boucle » convenablement et puisse garantir l’accès et la pérennité de ce Nirvana.

Incapable de former de nouvelles ambitions pour la France, d’apporter un nouveau terrain d’aventures (ne serait-ce que dans le champ européen qui constitue en lui-même un challenge attractif), le gouvernement en est réduit à marteler des affirmations d’efficacité à la méthode Coué sur les bienfaits de dispositifs administratifs décidés à la sauvette, sans idéologie autre que la mesure quantitative.

A côté de cette réalité, plus d’1 Million de français (essentiellement diplômés) ont décidé de choisir des postes à l’étranger depuis plusieurs années, fuyant ainsi le pays qui les a formés et a investi sur eux pour l’avenir de son économie. Se demande-t-on pourquoi ? Et qui en parle, en dehors de la presse qui en fait parfois du « papier » un peu racoleur ? Et pourtant ces mêmes jeunes sont tous sous des régimes sociaux ou de droit du travail qui sont autrement plus précarisants (n’ayons pas peur des néologismes) que le notre, voire que celui post-CPE ! Ils démontrent ainsi l’attractivité d’économies ou de systèmes sociaux et fiscaux qui encouragent la prise d’initiative, la flexibilité et la qualité de formation. Quel meilleur contre-exemple ?

Au fait, ceux qui partent, ils ne sont pas membres de la fonction publique ou ont choisi de ne pas le devenir…

Dominique PAGES, 21/03/2006