La France dans le Bon Sens

18 avril 2011

La vie sans retraite?

RETRAITE !

Et si c’était enfin le moment de parler de

DEUXIEME VIE choisie ?

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La retraite est à nouveau –salutairement- remise sur la table du débat national. Pourra-ton enfin aborder la question par le sens du thème et pas seulement par ses données quantitatives (durée de cotisations, âge d’éligibilité, montant des cotisations,…) ?

Certes l’aspect financier est un élément essentiel du nouvel équilibre à construire, mais il en est plus la conséquence légitime que le fondement du débat lui-même.

Car, pour une large part, les termes du débat restent empreints du référentiel installé au milieu du siècle dernier, après la seconde guerre mondiale, lorsque l’espérance de vie était de 67 ans quand l’âge de départ en retraite avait été décrété à 65 et que le pays en pleine reconstruction était en plein emploi, les jeunes commençant alors à travailler à 16 ans (quand ce n’est pas 14). Ainsi le dispositif de répartition alors créé était un formidable outil de solidarité sociale permettant d’accorder quelques années de repos financièrement sereines à des contributeurs qui, à cette époque, avaient parfois plus de 45 ans de vie active et souvent alors pénible.

Mais aujourd’hui, que reste-t-il de ce qui a justifié un tel système dont, de façon arrogante, certains prétendent encore en exporter le « modèle » ?

· La société est dominée par le tertiaire (près de 60% de l’activité économique) et la pénibilité des industries manufacturières ou métallurgiques, cœur de l’économie des années 50, n’est plus le prétexte d’une idéologie conservatrice et malthusienne de l’âge universel de la retraite,

· L’entrée dans la vie active, grâce à l’élévation et l’allongement du cursus éducatif, est aux alentours de 22/23 ans,

· L’économie quaternaire (informatique et internet) repousse la référence « travail au bureau, repos à la maison », et conséquemment la durée réelle identifiable et mesurable des heures de travail, de sociabilité et de commerce (accessoirement démontrant ainsi l’inanité de la quantification du travail….).

Précisément, donc, comment répond-t-on à la question suivante : « la conclusion via internet et grâce à l’adhésion d’un réseau social (Linkedin, Viadeo ou autre Facebook professionnel) par une personne de 75 ans d’un accord commercial international portant sur quelques millions d’Euros et centaines d’emplois créés est-elle :

ü une activité purement sociale et bénévole ?

ü lucrative et donc potentiellement assujettie à Urssaf et TVA ?

ü ou tout simplement «interdite car c’est la loi» et que la personne est « à la retraite » ? »

Pourquoi donc continuer à parler de –Retraite- ce terme qui émascule économiquement les individus alors que face à la montée de pays conquérants disposants de règles du jeu n’entrant pas dans le « modèle » français des acquis sociaux, nous avons besoin de stimuler auprès de tous la création de richesses tant individuelles que collectives et sociales ?

Qui aura tant le courage politique que sémantique d’installer dans le référentiel social et médiatique (car ce sont aujourd’hui les media qui sont la nouvelle Académie Française du langage courant) un terme plus valorisant pour traiter un sujet qui se décompose en fait en 2 dimensions :

· La valorisation de l’utilité sociale de l’homme indépendamment de son âge et l’encouragement à tout moment de sa vie de sa capacité contributive à l’économie collective

· La promotion d’un meta-dispositif d’assurance qui permette à tout moment à chacun d’apprécier le niveau de revenu dont il disposera jusqu’à la fin de sa vie en fonction du cumul d’épargne qu’il a réalisé à ce jour.

… apportant ainsi de l’espoir et de l’autonomie pour une construction de sa vie dans un cadre social et financier serein au lieu d’une préparation collective à la dépendance et à la frustration de l’impuissance.

Dominique PAGES

dompages@gmail.com

Janvier 2010